Deux en un : séquenceur et éditeur de partitions

J’écris un petit billet sur ce sujet, suite à la question judicieuse posée par Damien A : « Existe-t-il un logiciel assez puissant qui fasse les 2 à la fois, c’est à dire écrire des partitions dans les moindres détails comme Finale tout en ayant des banques de sons très proches de la réalité (comme en sont pourvus les séquenceurs) ? »

A priori, on s’en approche, même si ce n’est pas encore très concluant.

Du côté des séquenceurs :

La plupart des séquenceurs professionnels comme Cubase ou Logic offrent la possibilité de convertir la séquence MIDI en partition directement dans le logiciel. La conversion prend en compte « automatiquement » la hauteur et la durée des notes, la mesure (4/4 3/4 etc…), et le tempo, ainsi que le nom de chaque instrument qui correspond au nom de chaque piste midi. Peut-être aussi l’armature (tonalité sol majeur etc…) mais je ne suis pas sûr…

A priori, les fonctions automatiques de conversion s’arrêtent là. Ce qui signifie qu’il faut ensuite écrire « manuellement » à la souris toutes les notations telles que les articulations (notes piquées, notes longues, accents…), les lignes avancées (liaisons, crescendo, glissando ….) les expressions (pianissimo, forte, Allegro…), les techniques d’instruments (pizzicato, arco, mute …) les triolets, les appogiatures etc…
Sans oublier qu’il faut passer du temps à nettoyer la séquence midi (quantification, répartition de chaque instrument sur des pistes midi différentes … voir le billet sur le score preparator).

Pour ceux qui préfèrent travailler avec des notes plutôt qu’avec des petits rectangles, il est possible de rentrer directement les notes en pas à pas dans la fenêtre « partition » du séquenceur.

Malgré tous les progrès apportés à la fonction « score editor » par les constructeurs de séquenceurs, l’outil de mise en page des partitions me paraît assez laborieux et pas toujours performant ni ergonomique. Cela dit, je ne veux pas prendre mon cas pour une généralité car certains compositeurs adoptent ce système et s’en sortent très bien.

Du côté de l’éditeur de partition Finale (malheureusement je ne connais pas les autres éditeurs) :
Les nouvelles moutures (à partir de la version 2006) permettent de faire jouer les notes par une banque de sons plutôt réaliste : GPO (Garritan Personal Orchestra) un peu fade à mon goût mais 20 fois plus réaliste que les sons MIDI habituels de la carte son !
Un lecteur d’échantillons qui s’appelle KONTAKT (par Native Instruments) est intégré au logiciel. Il suffit d’indiquer à Finale que l’on souhaite faire jouer les notes par ce lecteur et le tour est joué. Je ne connais pas bien toutes les possibilités mais je crois qu’il est possible, par exemple, d’indiquer un trémolo ou un pizzicato sur une note et qu’alors un sample de trémolo ou de pizzicato se déclenche (à vérifier cependant). Le chargement de Kontakt et des samples est assez gourmand en ressources, mais c’est tout de même plus agréable de composer avec des sons réalistes. Cela dit, ça reste essentiellement un outil dédié à la composition et l’écriture de partitions mais pas à la production.

Tout dépend de votre objectif :
Pour créer un « produit fini » qui s’écoute dans un lecteur de salon, il n’y a pas de mystères : Finale ne proposant pas de fonctionnalités comme la console de mixage, les insertions d’effets, le multipiste audio (une seule piste audio pour le moment, donc pas de superposition possible de boucles de rythmes, voix, instruments extérieurs), il vaut mieux passer par un séquenceur MIDI-Audio. etc…

Pour composer une œuvre en vue d’une interprétation par une formation instrumentale, le choix de l’éditeur de partitions combiné à une banque d’échantillons comme GPO me parait être la meilleure solution.

8 réflexions sur “Deux en un : séquenceur et éditeur de partitions”

  1. Salut Tanguy! Je n’avais pas vu ce message. Mieux vaut tard que jamais! Merci beaucoup en tout cas, et comme d’habitude, toujours aussi instructif! 😉

  2. Pour réaliser des sons réalistes, on peut toujours utiliser Garritan Autorized Steinway Pro, qui avec 87Go (environ) de sons échantillonnés propose un son plus que réaliste… et pour un usage de production !

  3. Bonjour,
    J’ai la version finale avec les instruments.Ce n’est pas très bon au niveau du rendu sonore.Mais peut être que je suis trop exigeant ???
    Musicales salutations
    Esté

  4. @Tanguy
    Pour répondre à ceci:
    "Peut-être aussi l’armature (tonalité sol majeur etc…) mais je ne suis pas sûr…"
    Je sais que Logic permet d’ajouter l’armature. Cakewalk le fait aussi.
    Le nouveau Pro Tools 8 offre maintenant un éditeur de partitions en utilisant l’interface du programme de notation Sibelius. (Il était enfin temps que Digidesign réalise que s’ils voulaient suivre la parade, cette ajout au logciel était primordial!)

  5. On peut également greffer des banques de sons telles que celles d’ East West sur l’éditeur de partition même. Personnellement j’ai utilisé pendant deux ans les sons Garritan fournis avec Finale (la version 2008 permet d’ailleurs un mixage beaucoup plus avançé qu’avec les versions précédentes), et je peux assurer que malgré son aspect "carton-pâte", il s’agit d’une banque de qualité….à condition de maitriser l’orchestration…cette banque est très formatrice pour l’apprentissage de l’orchestration, beaucoup plus que les banques plus haut de gamme. Il est indéniable que l’embellissement des sons par des banques telles que la VSL, ou East West pallie au manque de connaissance de l’orchestration, ce qui en soit en moins formateur. Ayant utilisé chacune de ces banques, je peut assurer que les sons Garritan/Finale peuvent avoir un rendu très bon s’ils sont bien orchestrés… Commencez par Garritan… puis passez ensuite à d’autres banques !!

    Je tiens à féliciter Tanguy pour ce site qui est d’un apport considérable à toute personne s’interessant à la musique de film et qui m’a moi même grandement aidé !
    Encore Bravo !!

  6. Merci Modiel pour ces infos instructives et tes encouragements 😉
    Je partage tout à fait ton point de vue concernant la maîtrise (ou tout du moins l’apprentissage) de l’orchestration. J’ai pas mal travaillé avec Edirol Orchestra (avec des sons pas toujours terribles), ça a été très formateur.

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