Quelques limites liées à l’utilisation des banques de sons d’orchestre symphonique, toujours plus consistantes.

J’ai, comme beaucoup de compositeurs qui font de la MAO, une panoplie de banques de sons dédiées à la création de musique orchestrale (VSL, East-West, Sam Orchestral Brass etc…) qui proposent des nomenclatures dignes du London Symphony Orchestra au complet, avec 6 cors, 18 violons, 6 contrebasses etc….

Je voudrais vous parler d’un petit souci que j’ai rencontré, vis à vis de toutes ces banques de sons dernier cri issues des USA. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais en France, on nous demande pas tous les jours de composer de la musique du style Matrix ou Alien 4, à l’exception de certains jeux vidéos et dessins animés d’aventure, voir même certaines séries policières.

Personnellement, ne jouant pas dans la cour des grands, j’ai surtout composé pour des documentaires TV, du théâtre, du multimédia culturel, de l’identité sonore de site web, des films institutionnels etc…. et je dois avouer que les banques des sons que je cite plus haut m’ont quand même bien servi, ne serait-ce que pour les cordes et les bois.

Maiiiiiiiis…..

Un jour (en mars 2008 pour être précis), j’ai dû composer une maquette pour un long métrage (comédie dramatique) sachant que la bande originale devait être enregistrée ensuite par un orchestre d’Europe de l’Est avec un effectif réduit, vu la taille de l’enveloppe : un orchestre certainement pas constitué de 6 cors, 18 violons, 6 contrebasses etc….

Afin d’éviter les risques de déséquilibre de masse orchestrale entre ma démo et le futur enregistrement en réel, j’ai dû utiliser les pupitres les plus dénudés proposés par les banques de sons (11 violons etc…) et quelques instruments solo (trombone, cors français) pour créer une maquette pas trop consistante. Et je dois dire que le réalisme sonore en a pris un coup…

Il y a parfois de belles musiques de film qui nécessitent le concours d’un petit orchestre. Le mieux, me direz-vous, serait d’écrire la partition directement sur papier. Mais je n’y arrive pas, j’ai besoin de créer une maquette pour composer (avec des sons pas trop « synthé »).

En ce moment, je passe beaucoup de temps sur Synful Orchestra, pour essayer de maîtriser au mieux ses performances et faire ressortir quelque chose de réaliste. L’intérêt de ce soft, c’est qu’il est possible de choisir sa propre nomenclature.

4 réflexions sur “Quelques limites liées à l’utilisation des banques de sons d’orchestre symphonique, toujours plus consistantes.”

  1. Très bonne remarque. Tu écris "six contrebasses" mais très souvent dans les banques de samples ce sont même huit, voire dix.
    Le problème des samples sont surtout les divisi. Lorsqu’on en écrit quelques accords divisés à 2 ou 3 ou 4 (très fréquents chez Ravel, Debussy et Strauss) on se retrouve rapidement avec un son de 200 instruments à cordes – complètement irréaliste et déséquilibré.
    C’est pourquoi, comme toi, j’utilise beaucoup le Synful ; il permet de choisir par exemple six violoncelles et quand tu les partages en divisi à 3, ça fait deux violoncelles pour chaque voix.

  2. Un problème constant que la majorité des compositeurs de MAO évaluent très mal.

    La majorité des orchestrateurs savent écrire sur partition et s’imaginer la musique dans leur tête. Cela me semble inévitable.

    Il y a quelques petites astuces que je crois être utile (mais je me trompe sans doute!!!):
    – écrire pour des formations de chambre et s’entraîner à faire sonner en live ces formations accessibles! On en apprend beaucoup sur les instruments et on peut dialoguer avec les instrumentistes!
    – étudier bien évidemment les partitions avec CD à l’appui. Surtout les partitions du XXème et XXIèmle siècle
    – échanger ses partitions avec des collègues
    – on peut aussi lors d’une vérification switcher entre instruments soli et instruments d’ensemble. Cela permet de comparer entre deux extrêmes, de se faire une meilleure idée. A utiliser avec modération: cela peut être très trompeur aussi.
    – mais surtout, essayer d’imaginer l’orchestration une fois écrite la partition finale. En théorie, on a forcément la mélodie et l’harmonie dans la tête à force, donc "imaginer" devient plus facile. C’est la meilleure vérification à mon sens, et je n’ai aucun doute sur le fait que tu puisses le faire, Tanguy.

    Cela dit mon expérience reste trop maigre pour que mes conseils puissent être pris au pied de la lettre. Donc à ne prendre que comme des suggestions.

  3. Un problème constant que la majorité des compositeurs de MAO évaluent très mal.

    La majorité des orchestrateurs savent écrire sur partition et s’imaginer la musique dans leur tête. Cela me semble inévitable.

    Il y a quelques petites astuces que je crois être utile (mais je me trompe sans doute!!!):
    – écrire pour des formations de chambre et s’entraîner à faire sonner en live ces formations accessibles! On en apprend beaucoup sur les instruments et on peut dialoguer avec les instrumentistes!
    – étudier bien évidemment les partitions avec CD à l’appui. Surtout les partitions du XXème et XXIèmle siècle
    – échanger ses partitions avec des collègues
    – on peut aussi lors d’une vérification switcher entre instruments soli et instruments d’ensemble. Cela permet de comparer entre deux extrêmes, de se faire une meilleure idée. A utiliser avec modération: cela peut être très trompeur aussi.
    – mais surtout, essayer d’imaginer l’orchestration une fois écrite la partition finale. En théorie, on a forcément la mélodie et l’harmonie dans la tête à force, donc "imaginer" devient plus facile. C’est la meilleure vérification à mon sens, et je n’ai aucun doute sur le fait que tu puisses le faire, Tanguy.

    Cela dit mon expérience reste trop maigre pour que mes conseils puissent être pris au pied de la lettre. Donc à ne prendre que comme des suggestions.

  4. J’ajouterai au problème lié aux nombres de musiciens proposés par pupitre, celui des techniques de jeu au sein du même groupe. Les harmoniques naturelles par exemple que l’on ne retrouve la plupart du temps qu’aux violons et non au reste du groupe des cordes. Ces banques ont d’office une couleur musique de film (de gros film). C’est flatteur, pratique, mais très restrictif aussi. Un bel outil tout de même.

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