Doubler les cordes pour donner plus de profondeur

Il y a 2 ans environ, j’ai écrit un billet sur les doublures. Hélas, j’ai dû mettre l’article off-line car j’ai supprimé de mon serveur par inadvertance quelques extraits sonores (extraits non sauvgardés sur mon PC, prévoyant que je suis).

Aujourd’hui, je reviens avec un exemple sur les doublures (à partir d’une mélodie de violons). L’article n’est pas aussi complet que l’ancien, mais il est intéressant pour les musiciens qui manipulent les samples orchestraux et qui n’osent pas doubler.

Partons de ce joli thème (composé jadis par un vieil ami), joué par les seconds violons, et par mon ordinateur :

E.T Main Theme (John Williams) :


La mélodie est belle, mais elle manque d’expressivité et de profondeur. Afin de lui donner plus de présence et une plus belle couleur, John a eu la brillante idée de la doubler plusieurs fois :

  • Une doublure à l’unisson par une clarinette
  • Une doublure à l’octave supérieure par les premiers violons
  • Une doublure à l’octave inférieure par les violoncelles et une clarinette

Ce qui donne :

E.T Main Theme (encore John Williams) :

Note : la mélodie est probablement doublée par les altos aussi.

Dans le séquenceur, c’est très simple, il suffit de copier-coller la séquence midi des violons II vers les autres instruments. On décale quelques notes de quelques millimètres, on change quelques expressions, nuances, la panoramique… et ça ne prend que quelques minutes.

Evidemment, il n’est pas question de tomber dans l’excès et de tout doubler systématiquement. Mais disons que certaines doublures bien placées apporteront à vos thèmes de l’expressivité et de la consistance… et bien sûr de nouvelles couleurs !

4 réflexions sur “Doubler les cordes pour donner plus de profondeur”

  1. Salut, les artistes,

    En effet les doublures à l’octave ou à l’unisson sont fondamentales et au combien utiles pour l’expressivité et provoquer des contrastes. Par exemple vous pouvez créer un contraste en cours de route en commençant une phrase avec un petit nombre de doublures et rajouter des doublures supplémentaires en fin de phrase. l’effet est souvent spectaculaire. Pensez au panoramique: les cors sont plutôt à gauche et les trompettes plutôt à droite. Ainsi, une doublure des deux à l’unisson provoquera un thème de volume plus élevé (+10 décibels de plus à chaque unisson) et relativement large qui pourra bien ressortir si l’accompagnement est riche à côté. Autre astuce, avec les samples de violons: utilisez un son de violons large (70 premiers violons) pour les premiers, seconds violons et altos (donc à chaque fois on a un son large et impressionnant mais assez mou, avec un contraste pas assez marqué entre les 3 familles). Puis doublez chaque partie à l’unisson avec son équivalent en effectif réduit (18 premiers violons) ce qui sonnera plus grinçant, plus expressif, mais moins large que précédemment. Enfin, mixez les volumes entre eux à votre convenance pour profiter de tous les avantages (des violons à la fois clairs et expressifs par exemple dans des traits rapides, des bons contrastes entre violons et altos, et un son ample et grandiose). Je m’aperçois que cela ressemble à un texte de recette de cuisine donc je conclurais par: bonne dégustation et à bientôt!!!

  2. A table !!!
    Merci pour ces informations Patrice 😉 Si tu découvres d’autres choses sur l’orchestration, n’hésites pas à nous en faire part.

  3. A la premier écoute, j’ai été surpris par le dernier accord.
    Je trouvais qu’il sonnait faux, il fallait bien un do majeur 7 mais pas orchestré comme ça… bref c’était ce que me disait mon oreille.
    Alors je ressors le cd et à la 2:08 du end-crédit j’entends à peu près la même chose que ton exemple, sauf que williams a mis un harpounette qui enchaine illico sur un arpège avec un Sol#.

    Qu’est que ca change ? tout dirait l’artiste.
    Dans ton exemple, le dernier accord est joué comme un accord de résolution (c’est normal c’est la fin de l’exemple) alors qu’il sonne pas un cachou comme accord de résolution. Williams lui a rajouté une altération, le voyant comme un accord de résolution et tension à la fois. C’est tout ce qui fait la richesse de cette oeuvre et qui donne ces multiples émotions. Ou alors c’est mon oreille qui est toute niqué.

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